15.4.11

Gerrit enchante Merlin

C'est le festival de la maison chez Leroy Merlin. Et pour fêter ça comme il se doit, notre magasin de bricolage nordiste préféré a décidé de tapisser les murs des stations de métro parisiennes d'une nouvelle publicité, comment dire, "drôlement chapeautée".

Cette série de visuels vous propose de faire corps avec votre maison. Sachez tout d'abord qu'il y en a pour tous les goûts. Chacun trouvera ainsi "maison à sa tête", car les conseillers en communication de l'agence Péoléo qui ont imaginé ces publicités pour appâter le chaland chez Merlin, ont bien repéré les différentes « minorités à fort pouvoir d'achat ». Ainsi, que vous soyez bobo/écolo, vieux loup de mer ou punk citadin, pas de panique, vous trouverez tout ce qu'il faut pour aménager votre doux hameau chez Merlin l'enchanteur.

















Non, pas de panique.
Par contre, on peut quand même s'inquiéter (ou plutôt se moquer) de l'image de la maison contemporaine que véhiculent ces publicités. Car ce qui interpelle ici (en plus des catégories de population plus ou moins réductrices), ce sont les types de maisons choisies. Passons sur l'inévitable revêtement bois de la maison du bobo/écolo car c'est surtout celle qui semble destinée à ce que l'on appellera le « cadre supérieur branché » qui interroge.

à gauche, le bobo/écolo, à droite, le cadre sup branché.















Parce que, bizarrement, je trouve à cette humble demeure des airs de déjà vu. Oui, elle ressemble vaguement à quelque chose que nous connaissons (on finit toujours par appliquer nos réflexes professionnels à la vie de tous les jours, déformation professionnelle oblige). Voilà un peu d'aide : arrêtez-vous sur les couleurs primaires, la fenêtre d'angle, le porte-à-faux... Mais si, ça vous dit quelque chose.

 maison Schröder - architecte Gerrit Rietveld - 1924 © DR

(je vous avez prévenu, nous sommes tous victimes de déformation professionnelle)

Une maison imaginaire, censée représenter l'architecture domestique contemporaine, qui rappelle une maison construite en 1924, on frôle l'anachronisme et ce pour notre plus grand plaisir. Ce qui devrait représenter l'avant-garde actuelle n'est en fait qu'un pastiche de l'avant-garde du siècle dernier. Drôle mais raté. Enfin, ce n'est que mon avis.


À ÉCOUTER :

Claude François - Si j'avais un marteau - 1963

1 commentaire:

  1. réduire la maison Schröder à une maison Leroy Merlin me semble excessivement dure pour le maître Rietveld qui doit très certainement se retourner dans sa tombe !

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