22.3.11

J'ai cassé la tasse de M. De Smedt

Tout ça partait d'une bonne intention... Enfin, une intention de groupie. Un peu.
Quand une amie vous annonce que dans la rue même où vous vous trouvez, le père de Julien De Smedt tient une petite librairie, l'envie de voir celui sans qui un des meilleurs architectes du moment n'existerait pas vous démange non ? (groupie je vous dit !)

 © MargauxD
  
Et bien l'endroit vaut le détour. On se croirait presque dans un maquette au dixième de Manhattan où les gratte-ciel ne sont pas faits en Cadapac® mais en livres. Des tours de pages aux fondations douteuses colonisent l'espace. Sauf qu'ici, pas de Central Park pour respirer un peu... Le seul vide, c'est le seuil de la porte et ce n'est même pas la peine d'essayer de déambuler dans les rayons, parce qu'il n'y en a pas. Alors, on reste planté là et on essaie de déchiffrer tant bien que mal les tranches des bouquins...

En désespoir de cause et pour lancer la conversation avec celui qu'on est venu voir finalement, on ose une question au libraire, absorbé par le paiement d'une contravention : « Vous avez un coin particulier pour les livres d'architecture ? » (bon d'accord, c'était une question un peu orientée, pour lancer la conversation et arriver à nos fins quoi...) « C'est plutôt ici mademoiselle... (dit-il en désignant le Rockefeller Center et l'Empire State Building bancales juste à côté de nous) Vous êtes architecte ? » OOOOUUUAIII ! Un bon client comme on dit chez les journalistes !

On répond poliment que oui, et voilà le gentil monsieur lancé qui enchaîne : « Mon fils aussi est architecte... JDS ça vous dit quelque chose ? » et hop, à nous de faire semblant de réfléchir : « hum, JDS, JDS ? Ah oui, Julien de Smedt ! Non c'est pas vrai ? » (c'est là que la groupie est démasquée)
Et dans l'élan, alors que le libraire vous tend un petit bouquin à la gloire du fiston, on se retourne et… BOUUUMMM ! Là, gisants au sol, les restes d'une tasse littéralement explosée, victime malheureuse d'un coup de sac trop violent pour sa petite taille... « Oups, je suis vraiment désolée monsieur ! » Déconfite, on est à deux doigts de révéler que ce genre de catastrophe arrive bien trop souvent à celle dont le slogan « les deux mains gauches » serait presque devenu un mantra. 

Rouge comme une tomate, le regard cherchant désespérément un Flatiron Building pour se cacher on finit par se dire qu'après ça, il y a peu de chance que la conversation continue. Alors on dit au revoir au gentil monsieur refroidi en se promettant que demain, on lui ramènera un joli petit mug I love New-York, et qu'en plus on lui achètera le beau El Croquis qu'on a quand même réussi à repérer.


Si vous avez vous aussi une âme de groupie...
Librairie ALIAS
21, rue Boulard
75014 PARIS


À ÉCOUTER :

Lemon Tree (pour le bruit de verre cassé au début de la chanson) - Fools Garden - 1995

Lemon Tree by walkonthemoon

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